Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. PEL

ciaire a une autorité qu’on ne saurait nier, la correspondance n’en a pas moins, aux yeux des panégyristes. Dans tous les cas, il n’y a pas à subtiliser ici; il faut que l’un des deux documents soit ou faux ou du moins altéré, arrangé, puisque l’un dit exactement le contraire de l’autre.

Nous pensons, quant à nous, qu'il n'y a aucune témérité à supposer que les pièces judiciaires ne sont pas une sténographie, rigoureusement fidèle de l'instruction. L'affaire a évidemment subi dans le laboratoire de Thémis une première distillation, en attendant le tamisage des historiens. Si on prétendait le nier, nous mettrions simplement au défi de nous trouver dans Îles interrogatoires du cardinal un seul mot justifiant les assertions de la reine, que nous venons de citer.

Sa conviction intime était autre, sans doute, puisqu’à la Bastille même, comme nous l'avons vu, il disait à son avocat et à Georgel : « Je suis sûr que j'ai parlé à la reine dans les bosquets de Versailles; mes yeux et mes oreilles n’ont pu me tromper. Ce fait seul repousse la pensée que ma correspondance avec Sa Majesté est une invention de Mme de La Motte et que l’autorisation pour l'achat du collier est de la main