Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 63

tenait certainement ses renseignements du cardinal. Ce sont ici les intéressés en quelque sorte qui ont la parole.

Où est la vérité?

C’est la question qu’on est obligé de se poser à chaque pas dans cette malheureuse affaire, où tout n’est qu'incertitudes et contradictions. Au moment de quitter Versailles, M. de Rohan avait pu écrire un mot à l'abbé Georgel, au moyen d’un crayon que lui prêta complaisamment l'officier même qui le conduisait, et remettre ce billet à un de ses serviteurs, qui tua un cheval pour arriver plus vite à Paris. Georgel put mettre à l'abri toute la fameuse correspondance, qui fut brûlée.

Le violent Breteuil, qui dirigeait la police, et dont la haine contre Rohan touchait à la frénésie, laissa cependant s’écouler cinq heures (deux jours même, suivant Bezenval) avant de faire les perquisitions et l'inventaire des papiers : chose étonnante, inexplicable même. Craignait-on d’en trop savoir ? demande à ce sujet un historien. Il est certain que par ces négligences, on se priva de pièces intéressantes, etque l’on augmenta ainsi l'obscurité de cette intrigue.

Mme de La Motte fut arrêtée à Bar sur-