Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

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son cours, et par suite de l'éclat qu’on avait donné à cette affaire, la question se trouvait fatalement posée entre la reine et le cardinal. L’acquittement de celui-ci pouvait laïsser planer sur la souveraine des soupçons flétrissants Le scandale fut énorme dans toute l'Europe. L'opinion publique se divisa.

La première impression avait été la stupeur, l'idée qu'un mystère enveloppait toute cette intrigue.

Nous trouvons dans une lettre inédite de François de Conzié, archevêque de Tours, lettre écrite le 21 août, quelques jours après l'arrestation de M. de Rohan, le passage suivant, qui nous paraît rendre assez fidèlement l'effet produit dans la haute société par cet événement : « La lettre ci-jointe instruira Mme de Neville d’un événement bien extraordinaire et inconcevable sous tous les rapports. Il est, ce me semble, impossible que le cardinal soit coupable d’une escroquerie aussi grossière: il n'est pas moins contre toute vraisemblance qu'il soit sans reproche : la légèreté, la crédulité ne vont pas jusque-là. Il faut suspendre son jugement. »

Mais la reine avait une réputation tellement équivoque, même (et peut-être sur-