Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

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de défense, on la fit prévenir par le commissaire Chenon qu'il y allait de sa vie si elle nommait une personne auguste, et on lui donna le conseil et l’ordre de rejeter, tout sur le prince de Rohan, de l’accabler.

On peut rejeter ce témoignage; mais on sait bien qu’il serait difficile de nier l’intervention de la cour ou du moins de ses agents dans la marche du procès. Chose caractéristique, Breteuil donna à Mme de La Motte un défenseur de sa main (Mém. de Beugnot). Ecoutons aussi l'abbé Georgel : { Quant à ce que la malignité a cherché à insinuer, que la souveraine, pour entrainer la perte du cardinal, fit promettre l’impunité à Mme de La Motte, c’est un blasphème qui n'aurait jamais souillé ma plume, si cette horrible croyance m'avait eu des partisans, et si cette femme infernale n’avait eu la hardiesse de le laisser soupçonner lorsqu'on lui lut son arrêt. » (Er 57.)

Malgré ses réticences, on voit clairement ici, et bien mieux encore dans l’ensemble de son récit, que l’abbé est parfaitement convaincu. Dans ses démarches en faveur de son patron, il ne peut faire un pas sans être entravé, combattu, repoussé par la