Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

MARIE=<ANTOINETTE.

Une pareille évasion accomplie en plein jour, et quine donna lieu à aucune enquête, à aucune punition, fut généralement regardée comme ayant été favorisée par la reine. Il y a si peu de doute à cet égard, et la chose estsi mollement controversée, qu’il nous semble inutile d'entamer une discussion à ce sujet. Madame Campan elle-même avoue qu’on laissa évader la comtesse. Seu: lement en disant'que ce fut peu de jours après son entrée à l'hôpital, elle ajoute une erreur de plus à toutes celles qu’enrégistrent imperturbablement la plupart dés his: toriens de cette affaire.

Enréalité, Mme de La Motte demeura près d'une année à la Salpétrière. Quoique persuadée qu'elle devaitson évasion à la reine, elle n’en conservait pas moins un amer ressentiment de la flétrissure qu'elle avait subie. Arrivée à Londres et réunie à son époux, elle s’occupa activement de rédiger ses mémoires, en collaboration, à ce qu’on assure, avec Calonne, l’ex-ministre exilé, devenu l’un des innombrables ennemis de la reine. La nouvelle de cette menaçante publication vint bientôt porter le trouble à la cour de France. Des négociations auxquelles semble avoir été mêlé Beaumarchais furent ouvertes pour empêcher à prix