Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 95

tés, le flux désordonné de sa langue envenimée. » :

Ce qui paraît certain, c'est que la supérieure s’intéressa à elle et la regarda comme une victime de la reine. D’autres personnes, malgré les flétrissures qu’elle avait subies, lui témoignèrent également de la bienveillance et même de l'amitié. Des femmes respectables et de la plus haute société vinrent la visiter publiquement, notamment la duchesse de Duras.

On a rapporté aussi que quelque temps après M®° de Lamballe aurait élé envoyée par Marie-Antoinette à la Salpétrière pour offrir de l’argent à la prisonnière, et que la supérieure aurait répondu : « Elle est condamnée, madame, mais pas à vous voir. »

On connaît les dernières péripéties de cette histoire. Le comte de La Motte, assure-t-on, osa du fond de sa retraite menacer la reine et Breteuil de faire imprimer un mémoire si on ne lui rendait sa digne épouse. Il semble que de telles menaces, parties de gens flétris, ne dussent inspirer que le mépris. Cependant, quelque temps après, le public apprit avec étonnement que Ma de La Motte s'était évadée de la Salpétrière, déguisée en homme.