Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE LOL

» L'Empereur est actuellement notre allié, et la Reine ne peut ignorer que de puissantes considérations politiques tendent à donner au système prussien un grand nombre de partisans. Nous n’examinerons point cette question; nous croyons dans le moment actuel que le système autrichien vaut mieux, parce qu'il offre un moyen puissant de rendre au Roi la confiance et la considération qu'il doit avoir. Mais si l’on veut adopter ce parti il faut s’y résoudre sans retard, lui donner l’avantage du moment et s’en assurer le mérite et la reconnaissance. Cest à la Reine qu’appartient le rôle important dans cette négociation. Placée entre la France et son frère, elle peut être utile à l’un et à l’autre, et là est le premier et le plus puissant moyen de rétablir son crédit et son repos. Elle a à faire valoir auprès de son frère l’attachement qu’il a pour elle et un intérêt politique évident et majeur. Elle a dans l'attachement que M. de Mercy lui a voué un moyen puissant de faire agir. Il faut qu’elle emploie l’un et l’autre.

» Aussi dès à présent écrire à l'Empereur pour le détourner de toute idée, quelque invraisemblable qu'elle puisse être, de se lier en ce moment à des projets hostiles contre la France, soit pour le préparer à reconnaitre la constitution immédiatement après qu’elle aura été acceptée par le Roï, afin que l’Assemblée puisse, avant de se séparer, confirmer le traité d'alliance; presser en outre le retour de M. de