Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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Mercy pour concerter avec lui les moyens de conduire cette grande négociation à son terme. Voilà de quoi il faut s’occuper sans perdre un instant.

» On donnera à la Reine un homme habile et sûr pour exécuter sa commission auprès de son frère, on lui indiquera quelques idées pour la lettre qu’elle doit lui adresser. Si elle consent tout sera prêt et l’homme sera parti avant que cette semaine soit terminé. Quant à M. de Mercy, comme il ne s’agit que de le décider à venir, il suffit que la Reine lui écrive qu’elle désire sa présence ici, qu’elle a acquis de grandes lumières par les derniers événements, qu'il est nécessaire qu’il arrive.

» La Reine doit marquer aux personnes qui seront envoyées auprès des émigrants un désir vif et sincère que leur mission réussisse. Elle examinera si une lettre d'elle à la reine de Naples peut être utile pour diriger cette Cour dans les intérêts de la France; elle examinera si elle a encore quelques moyens de faire agir, et nous les communiquera.

» La Reine n’est pas garante du suecès de ses démarches, mais on a droit à attendre d’elle qu’elle n’adoptera point un parti faiblement et qu’elle emploiera franchement et avec chaleur tous les moyens qu'elle peut avoir pour le faire réussir. Le succès définitif. de nos affaires générales est sûr, quelque route qui nous y conduise, mais il faut que la Reine y ait contribué autant qu'il sera possible. Ceux qui