Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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soit persuadée que les traitements dont elle se plaint, et qu’on est loin de justifier, contribueront à augmenter l'intérêt pour elle au moment où il pourra se manifester.

» Les débats de l’Assemblée ne doivent pas alarmer la Reine, puisque les résultats sont bons. L’opinion générale se forme d’une manière rapide en faveur de l’ordre, et ceux qui ont l’habitude de juger les événements ne craignent pas d'annoncer que tous les mouvements séditieux touchent à leur terme. Cinq ou six adresses obtenues à force d’intrigues! ne peuvent affaiblir l’impression de plus de cent qui sont arrivées en faveur du décret du 16 et des actes de vigueur qui l’ont suivi. Si quelquefois il s’y trouve des expressions blessantes, le fond des choses est bon et c’est à quoi il faut s'attacher. Enfin, on ne peut se flaiter de tout faire en un jour. Mais on promet, on garantit un résultat heureux et certain; et, avec de la force et du caractère, c’est toujours sur cela qu'il faut calculer.

» Si la Reine a à se plaindre de quelque procédé dans son intérieur, peut-elle ne pas être sensible aux égards qu'elle a reçus à l’Assemblée Nationale, où, pendant toutes ces discussions, elle n’a pas même été nommée. Il lui appartient de concevoir la différence qui existe entre ces traitements publics, qui

1. Contre le maintien de la Monarchie et en faveur de la République.