Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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sont tout à Sa considération, et des désagréments intérieurs qui affligent les gens raisonnables, mais qui du moins ne dégradent pas et qui, loin de donner à l'opinion une direction dangereuse, serviront à éteindre les dissentiments et à augmenter cet intérêt qu'il est si important de leur faire succéder.

» Ceux en qui la Reine a mis sa confiance lui ont promis une terminaison heureuse; ils la lui garantissent; ils la presseront autant qu'il sera possible. Jusqu'à ce moment ils ont compté sur son courage. Loin de leur faire un reproche de la franchise avec laquelle elle leur exprime ce qui l’afflige ou la blesse, ils osent compter sur la communication de ses plus intimes pensées.

» Lorsque la nécessité d'emploÿe aux choses importantes et décisives le temps, les forces, le degré d'influence et de pouvoir dont ils peuvent disposer ne leur permettra pas de porter remède sur le champ à ce qui pourra l’affliger, elle trouvera au moins en eux ce véritable et profond intérêt qui sert à adoucir les peines quand il ne peut entièrement en anéantir la cause. »

Cependant les événements se précipitent, les symptèmes inquiétants se succèdent et semblent démentir les assurances d’apaisement, de concorde et de sécurité que prodiguent à la Reine ses conseillers dans toutes leurs lettres.

Le 11 juillet des républicains se sont réunis au