Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 11

gouvernement monarchique, Nous nous honorons d’avoir contribué à la sagesse de ce travail, comme à la sagesse des mesures qui l'ont précédé et celles qui succéderont.

» Que la Reine n'oublie pas qu'elle seule dispose de sa destinée, que les moments sont décisifs, qu'il faut surtout ne pas placer dans deux systèmes différents sa conduite et ses espérances, que tout dans sa marche doit être clair et ne pas donner jour à diverses interprétations. Qu'elle s'interroge elle-même, elle sentira comment on attache et comment on repousse ceux qui, dans des relations où ils apportent un vif et réel intérêt et où ils mettent tout ce que peuvent garantir le courage el la probité, n’accepteront d'autre prix que la confiance. »

Cette réponse était loin de satisfaire tous les doutes de la Reine, mais elle constituait un nouvel appel fait à sa confiance. Ses conseillers lui demandaient de se fier à eux jusqu'au bout et que tout irait bien. Cependant il y avait tant de questions sur lesquelles elle voudrait être rassurée, qui demandaient des explications plus catégoriques. Ah! si l'on pouvait seulement se voir, causer librement, toutes ces questions pourraient peut-être être éclaircies. Elle écrit le 71 août (N° 1) :

«La-réponse qu'on m'a remise vendredi me fait regretter plus que jamais qu’il n’y ait pas un intermédiaire qui puisse causer alternativement avec