Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 123

blissement légitime et constitutionnel de la puissance royale.

» Maïs si l’on adopte un autre parti, nous ne pouvons mesurer le terme et l'étendue des malheurs que ceci pourra entrainer.

« La Constitution est très monarchique!. À l’exception du décret qui interdit de choisir les agents du pouvoir exécutif parmi les membres des législatures, il n’est aucun principe de vigueur qui manque à notre Constitution.

» Le Roi devra chaque année exposer devant la législature les objets qu’il a pensé qu’elle doit prendre en considération; les ministres auront séance dans l’Assemblée pour y suivre Ses premières vues; le système général sera exposé par le Roi; le Roi a ensuite, la loi une fois votée, le droit de la consentir ou de la suspendre. Il est évident que la législature, qui est essentiellement le droit national, se trouve enveloppée, avant, pendant et après la formation de cette loi, de l'influence royale. Un gouvernement malhabile pourrait tirer peu de parti de ces grandes prérogatives; un gouvernement habile, ayant la confiance publique et l’avantage de la permanence du ministère, contre la législature dont les membres ne peuvent être en activité plus de quatre ans, deviendrait presque législateur, sans la surveillance de l'opinion publique et des représentants de la nation.

1. Souligné.