Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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quée. Elle montrait, en tout cas, chez ses auteurs un sincère désir de rasseoir le Roi solidement sur son trône, de l’entourer de toutes les garanties nécessaires au maintien de son autorité et de son prestige.

Mais la valeur de toute constitution est en raison des garanties qu'elle offre de sa durée et de son inviolabilité. Or, dans l’état actuel des esprits, en présence des déchirements des partis, des revirements constants de l'opinion, du mépris croissant de toute autorité, quelle garantie de durée et d’inviolabilité pouvait offrir celle-ci ? Ce qu’une législature venait de faire, une autre pourrait le défaire.

C'est ce côté faible de l'édifice qui frappa surtout Marie-Antoinette lorsque, de concert avec le Roi, elle se mit à étudier, dans la lettre de ses correspondants, l’esquisse qu'ils lui faisaient de la constitution revisée.

Elle leur écrit le 31 août (N° 8), trois jours après avoir reçu leur lettre :

€ Ayant très peu de moments assez libres pour pouvoir écrire, je ne peux point répondre en détail à la dernière note. Je me bornerai seulement à une ou deux réflexions. Certainement il y a des avantages à tirer par le Roi et la monarchie de la constitution telle qu'elle est présentée par ces messieurs, mais quels sont les moyens qui assureront son exécution ? Certes la popularité et la confiance sont les premiers de tous, mais l'anarchie se renouvelle partout