Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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faibles à l’Assemblée. Girondins, Jacobins et députés du centre semblaient vouloir s’unir pour écraser les constitutionnels et détruire la monarchie. De tous côtés des efforts étaient faits pour reprendre le mouvement révolutionnaire et lui imprimer une marche plus rapide. Ceux qui aspiraient à l’ordre et à la tranquillité, traités de réactionnaires, étaient réduits au silence par la peur.

Et pourtant le roi avait consciencieusement tenu les engagements qu'il avait pris en acceptant la constitution. Louis XVI en avait appris le texte par cœur et s’appliquait à y conformer exactement sa conduite, mettant à cela toute la minutie de son caractère méticuleux et précis. Il ne cherchait pas à reprendre ce qu’elle lui avait enlevé, mais il n’entendait pas non plus céder une parcelle de ce qu’elle lui avait laissé. Il avait choisi comme ministres des hommes appartenant au parti du centre gauche de l’Assemblée, c’està-dire des constitutionnels. Il les avait laissé libres d'agir selon leurs vues etleurs convictions. À l'œuvre, Marie-Antoinette les trouvait faibles et mous, mais c'était les hommes du parti, il fallait les accepter. Et voilà que ses conseillers, des constitutionnels de la première heure, les accusaient maintenant d’impéritie, trouvaient que les ministres constitutionnels du Roi l’entraînaient à des mesures inconstitutionnelles et réactionnaires, Ils accablaient surtout le pauvre Montmorin, qui ne demandait qu’à s’en aller d’amers