Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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reproches, le désignant comme l’auteur de tout le mal.

C'est que les choses étaient arrivées au point que ni le Roi ni ses ministres n’avaient grande influence sur la marche des événements. Tout le pouvoir était passé entre les mains des municipalités et des clubs.

À Paris les Jacobins régnaient et le maire et les sections gouvernaient. Le roi n’était rien; ses ministres peu de chose.

Cependant Marie-Antoinette avait compris que l'éloignement de Montmorin des Affaires étrangères s'imposait. Sommé de rendre compte à l’Assemblée de la façon dont les puissances avaient accueilli la communication de l’acceptation de la constitution par le Roi, il n’avait pas eu grand’chose à en dire et son rapport avait été fort mal reçu. Il insistait pour que sa démission füt acceptée.

Marie-Antoinette propose alors à ses conseillers de renouveler ses démarches auprès de M. de Ségur. Mais M. de Ségur persiste dans son refus. D’un autre côté madame de Staël intrigue pour faire entrer M. de Narbonne au ministère de la Guerre.

La Reine écrit :

Ne 27, ce 4 novembre. « Le porteur vous dira tout ce qui s’est passé avec

M. de Narbonne. Il est clair que son attitude n’est que le résultat de quelque intrigue, dont M. de Nar-