Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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bonne lui-même ne se doute peut-être pas. Au reste, s’il avait d’autres prétentions il ne sera pas content de moi. Je lui ai dit que, pour parler franchement, je trouvais que son zèle et l’attachement qu’il nous témoigne seraient infiniment plus utiles à la place qu’il occupe en ce moment!.
» Je sens fort bien la nécessité de nous montrer, ainsi qu'on me le recommande. Je tâche d’en trouver les moyens et profiterai de toute occasion. Mais pour le spectacle je suis trop consternée des calamités arrivées aux colonies. Je n'aurais pas le cœur d'y aller. Notre présence au spéctacle en ce moment ne serait ni convenable ni décente.
» Je vais parler à M. de Brissac. C'est un galant homme et un homme qui nous est attaché, mais il a manqué d'esprit et de tact.
» Je cherche un candidat pour le ministère des Affaires étrangères. Le nom de M. Orelli m’est venu à l’esprit. Je ne le connais pas, mais d’après ce qu’on m'a dit il aurait les capacités voulues et n’aurait rien marqué dans la révolution qui puisse l’éloigner de cette place. »
1. Maréchal de camp. Nommé à ce poste par l'Assemblée, il n'avait accepté que lorsque le Roi eut accepté la constitution.