Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE _ 239
émigrants seraient rentrés en grand nombre, Il faut faire tout pour les encourager, les soutenir dans ce dessein.
» S'il était un moyen possible de faire rentrer Monsieur, la victoire des principes monarchiques scrait assurée et le Roi serait l’idole de la nation.
» Il est impossible de tarder plus longtemps à nommer le ministre des Affaires étrangères. M. de Lessart nous parait décidément le plus propre à occuper cette place. Il jouit d'une grande confiance dans l’Assemblée et a les qualités nécessaires pour ce département et pour la conduite des affaires du dehors de ces fonctions. Il est habitué à la marche actuelle du gouvernement. Aucun autre ne présentera les mêmes avantages.
» Mèmes raisons pour M. Garnier au département de l'Intérieur. Ses principes politiques sont bons, il a une grande activité, beaucoup de facilité à parler, de la fermeté dans le caractère. Il à été porté par le choix du peuple. Il n’y a pas à balancer pour le choisir. Mais si l’on ne veut pas que l’Assemblée envoie une députation au Roi pour le prier de nommer un ministre des Affaires étrangères, il faudrait que cela fût fait dans les vingt-quatre heures. »
Le Roi se décide pour M. de Lessart, Il n'y met même aucun retard. Le lendemain même la Reine répond à Barnave :