Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
240 MARIE-ANTOINETTE
No 32, le 18 novembre.
« Le Roi va se décider à nommer M. de Lessart pour les Affaires étrangères.
» M. Garnier a, dit-on, de l'intelligence, pourvu qu’il sache parler et soutenir les intérêts du gouvernement. Sa fermeté sera très utile.
» Malgré le veto, l'effet du décret sur les émigrants sera funeste, pour l'espoir de les voir rentrer tout simplement. Cela engagera même d’autres, je crois, à sortir. Je sens plus que personne combien le retour de Monsieur serait précieux pour nous. Mais il à manqué toutes les occasions où cela lui aurait été possible et je crains bien que maintenant il ne le puisse plus. »
Quant à M. de La Fayette, la Reine abonde dans le sens de Barnave en ce qu'il lui disait dans sa précédente lettre. Elle ajoute dans un second petit billet du même jour (18 novembre) :
« Il me reste à vous parler de La Fayette; quelques torts de faiblesse ou autres qu'il ait eus, nous devons et sommes décidés à le soutenir de tous nos moyens. I1 est clair que dans son propre intérêt même il doit employer toute la force qu’il a entre les mains pour le maintien de l’ordre et la süreté des Tuileries, Rien ne nous décidera à l’abandonner; il aura tout notre appui, et s’il acquiert plus de force par là, c’est