Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 241
bien aux emportements de ses adversaires qu'il le devra. »
Enfin les conseillers de la Reine sont maintenant contents d’elle. Ils semblent vouloir revenir sur la sévérité de leur jugement et faire amende honorable pour les reproches qu'ils lui avaient adressés. La correspondance collective, interrompue depuis ce moment, reprend :
Ce 23 novembre.
« Si la Reine n’a rien reçu de nous depuis quelques jours, nous n’avons pas été moins occupés de ce qui l’intéresse et de tout ce qui peut en ce moment exciter ses inquiétudes.
» Les embarras se multiplient, les circonstances sont graves, mais elles n’ont rien d’inquiétant pour la royauté, si l’on veut faire quelque chose pour la défendre.
» La marche des affaires ne peut durer longtemps dans cette direction. Il arrivera nécessairement un moment où l'opinion publique, réveillée par le sentiment du mal-être, la forcera de changer ; alors la nouvelle marche qu’on suivra sera indiquée par l’opinion la plus universelle. Gette opinion estactuellement pour l’ordre, pour la paix, pour la monarchie et la force du gouvernement: il s’agit de la confirmer, de la fortifier dans cette direction.
» Si, quand le moment critique arrivera, le Roi
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