Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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jouit de la confiance et de l'affection de la nation, tout le mal sera imputé à ses ennemis, tout le mouvement sera monarchique. Si le Roi est environné de soupçons, si l’on doute de sa volonté, si l’on se plaint de son inaction, s’il est oublié au fond de son palais, tous les reproches s’adresseront au pouvoir exécutif.
» Déjà la situation des affaires commence à réveiller l'attention de tous les hommes qui réfléchissent, la plupart viennent à nous, et nous saurons diriger chacun dans le sens le plus favorable, nous emploierons les moyens les plus puissants pour que l'opinion publique ne soit pas égarée et pour que la crise que cherchent à envenimer quelques hommes pervers ne soit funeste que pour eux.
» Nous réunirons dans la même direction les hommes les plus influents du royaume, nous inonderons la France d’écrits, nous ferons, à l’occasion de l'affaire des colonies, prononcer tout le commerce et toutes les manufactures de France en faveur du gouvernement et contre les perturbateurs. Ils se déclareront avec la plus grande énergie. Nous réveillerons l’apathie de tous les propriétaires, que la continuation des désordres expose à se voir dépouillés. Nous répondons du succès, pourvu que nous soyons appuyés par la conduite du Roi.
» Le Conseil a été bien dans l'affaire des émigrants ; les colons et le commerce ont été touchés de la manière dont le Roi leur a répondu et sont très