Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 245

retour est le salut de l’État, aucun moyen ne peut être plus puissant pour l’y décider qu'un message du Roi porté par un homme connu pour avoir sa confiance. Si les princes se voyaient abandonnés par les puissances étrangères, il ne leur restera de parti que d’embrasser les intérêts du Roi contre la faction qui travaille à désoler la France et à renverser la monarchie. Il faudrait donc en les faisant solliciter par le Roi faire en même temps concourir l'Empereur à ce plan. C’est l’objet d’un mémoire que nous avons rédigé pour M. de Mercy et qui pourrait lui être adressé soit par la Reine soit par M. de la Borde. Nous enverrons ce mémoire à la Reine, elle nous dira quel est le moyen qu’elle préfère pour le faire parvenir. Si M. de la Borde doit l'envoyer il serait nécessaire que la reine l’accréditàt par une lettre. La Reine nous dira également si avec quelques modifications elle pourrait elle-mème l’adresser à son frère.

» Le choix du maire! ne met aucun obstacle à la distribution des charités; il faudra s'en occuper sérieusement dans quelques jours. »

Marie-Antoinette a ses raisons pour savoir que de nouvelles démarches auprès des princes n’auront pas plus d’effet que les précédentes. Il y avait là un partipris qu'aucune instance de sa part et de la part du Roi ne pourrait vaincre. Elle répond :

1. Pétion. 414.