Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 271
marche serait bonne en ce qu’elle servira à l’établir, mais il y a tant de choses qui l’affaiblissent !
» On va sans doute s'occuper bientôt de la maison civile du Roi. Si elle est composée comme les officiers généraux de la garde, on ne peut exprimer le mal que cela produira. Cette circonstance est la seule pour s’environner de quelques personnes dont les opinions ne soient pas opposées au parti que le Roi a adopté. Il faut la saisir, ou l’on vivra éternellement soupçonné d’avoir une autre pensée, une autre intention que celle qu’on exprime en public.
» Nous écrirons bientôt à la Reine sur une nouvelle démarche à faire. Elle surmontera tout avec de la constance, mais il ne faut pas en même temps donner des armes contre soi. »
Il s’agissait d’un nouvel appel à faire aux frères du Roi pour les engager à rentrer en France. Cette fois la démarche devait être faite par l'entremise de M. de Mercy, qu'on prierait d'intervenir auprès des princes émigrés. Tel était le nouveau projet des conseillers de la Reine.
Marie-Antoinette, tout en déclarant qu’elle doutait fort que cette démarche eût aucune chance de succès, n'avait pas refusé de s’y prêter si on le désirait. On lui répond :
» La Reine recevra avec ce billet le mémoire pour M. de Mercy qui lui a été annoncé. Nous le ferons adresser à M. de Mercy par M. de la Borde, mais il