Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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l'avance que c’est le vœu des comités réunis. M. Barnave, dans son discours, a formulé le même vœu avec son esprit ordinaire et d’une façon bien plus adroite, puisqu'il en faisait dépendre latranquillité intérieure du royaume et la fin des troubles. Cette raison seule doit engager les émigrants à rentrer. Aussi faut-il qu'ils soient rassurés sur leur sûreté personnelle et celle de leur famille. Je dis cela pour ce qui est des émigrants en général, car, pour les frères du Roi, jamais ils ne penseront à ce qui leur est personnel. Sur cela je puis répondre pour eux. Il faudra certainement faire des conditions avec eux, les faire telles qu'ils puissent les accepter. Je n’entre pas dans le détail sur cela, car je ne connais pas les propositions qu'on veut leur faire, mais, si l’on veut réussir, il faut qu’elles soient honorables.

» Avant de finir, je répéterai que je désire fort qu'on me dise les points sur lesquels je dois réfléchir, soit quant aux événements présents, soit quant à ceux, bien plus importants encore, de l’avenir. Je les considérerai dans ma retraite et je répondrai toujours avec exactitude et précision, ce que, non pas ma connaissance des affaires, mais mon grand désir du bien général, lié avec le nôtre, pourra me dicter. »

Dans leur réponse à cette lettre, qui porte la date du 21 juillet et le n° 3, ajoutés de la main de MarieAntoinette, les conseillers de la Reine lui répètent