Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE FE)

démarche de la Reine recueille dans l’opinion publique le prix qui lui sera dû. La Reine dôit juger si une démarche auprès de Naples serait utile; on pense que son influence auprès de sa sœur pourrait y être utilement employée. Les dispositions de la Cour de Madrid sont bonnes. Le Roi ne doit pas perdre un moment à employer les moyens actifs pour les décider. Le Roi ne pourrait-il rien par ses tantes, auprès du Pape qui, en reconnaissant la constitution civile du clergé, concourrait au rétablissement plus prompt de la tranquillité dans le royaume.

» Ces choses ont été déjà répétées plusieurs fois. Mais c’est qu'elles sont importantes, c’est qu’elles sont vraies, et que dans le moment actuel, rien ne doit en distraire l'attention. Lorsque le moment sera venu, On indiquera quels autres moyens doivent être adoptés pour reconquérir l’opinion et pour réparer les fautes auxquelles on s’est laissé entraîner, On a jusqu'ici bien mal jugé les événements et sa position ; elle deviendra encore heureuse et brillante, si l'on a assez de courage pour repousser tous les conseils dictés par la prévention, l'ignorance et la perfidie, et pour ne croire qu'aux hommes qui connaissent la révolution, qui peuvent seuls la maitriser, dont les conseils sont sûrs parce qu’ils sont désintéressés, et auxquels on peut se fier, parce qu'ils ont irop de franchise et de fierté dans l’âme pour que

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