Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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personne n'ait jamais à se repentir de leur avoir donné sa confiance. »

Enfin Marie-Antoinette se décide. Elle écrit à Monsieur, en lui envoyant un chiffre au moyen duquel il pourra lui répondre secrètement. Elle écrit à l'Empereur en lui laissant entendre à la demande de qui elle s'adresse à lui. Les minutes de ces lettres ne se trouvent pas au dossier, mais il y a un projet de lettre à l'Empereur que soumettent à la Reine ses correspondants et dont elle parait s'être plus ou moins servi en écrivant à son frère. Il est malaisé de dire en quelle mesure Marie-Antoinette a employé ce modèle, s’en est approprié les termes, mais, à en juger par les corrections qu’elle y a faites de sa main, les mots effacés et remplacés par d’autres, les phrases altérées ou biffées, j'incline à croire que la Reine a utilisé ce modèle, en écrivant à Léopold IT à peu près en son entier.

« La Reine doit commencer, est-il dit dans ce projet

_de lettre, par l’exposition des motifs qui avaient déterminé son départ ; elle tracera en peu de mots quelle était sa situation et les craintes qui l’affectaient pour l'avenir; elle passera ensuite à sa situation et à ses idées actuelles. Voici à peu près ce qu'elle pourrait dire en y mettant sa forme et son style. »

Ici Marie-Antoinette écrit en marge la phrase par laquelle elle pense commencer sa lettre; c’est tout ce