Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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conviennent tous que la majesté royale est une base essentielle,

» Je ne sais si, indépendamment de toutes les autres raisons, le Roi ne trouvera pas là et dans les dispositions de la nation, dès qu'elle sera calmée, plus de déférence et des sentiments plus favorables que ceux qu'il pourrait attendre de la plupart des Français qui sont actuellement hors du royaume.

» Je crois donc, et une méditation profonde sur les circonstances m'a entièrement convaincue, que nos intérêts ainsi que les vôtres, et la tranquillité, non seulement de la France, mais de l'Europe entière, nous portent à désirer la terminaison la plus prompte et la plus paisible de la révolution qui agite ce pays, et que vous avez, mon cher frère, de puissants moyens d'y contribuer, en liant votre détermination au parti que prendra le Roi, et en préparant ainsi de grands avantages pour vous comme pour nous, en renouvelant les liens qui vous unissent à la France.

» Adieu, mon cher frère, je vous embrasse et vous aime de tout mon cœur. »

La réponse de Léopold IT à cette lettre de MarieAntoinette se trouve au dossier. Elle est curieuse, autant par son langage entortillé que par ses raisonnements sophistiques. On remarquera que les passages de la lettre de Marie-Antoinette que l'Empereur cite en les soulignant, se trouvent précisément dans le projet de lettre soumis à la Reine par ses conseil-