Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE sl

lers, preuve qu’elle les y avait puisés. Rappelons aussi que M. de Montmorin, ministre des Affaires étrangères, avait, en mème temps que cette lettre de la Reine était envoyée à l'Empereur, adressé une dépêche à l'ambassadeur de France à Vienne, dans laquelle il plaidait la mème cause et employait les mêmes arguments. C'est à cette communication ( 0stensible » du gouvernement français que fait également allusion Léopold IT en répondant à sa sœur. La teneur mème de cette réponse montre combien peu il a compris ou voulu comprendre l'élan patriotique et la politique prévoyante et pacifique de la Reine. Il préfère mettre en doute sa sincérité, c’est-à-dire son libre arbitre. Elle est prisonnière des républicains, elle n’agit que par contrainte; il n’y a pas lieu de tenir compte des avances faites par ceux dont elle n’est que l'instrument plus ou moins consentant, en tout cas irresponsable. La France, réduite à l'impuissance par les factions qui la déchirent, serait, dans l'état actuel, une alliée peu sûre, comme aussi une ennemie peu redoutable. La politique de l'Autriche est de temporiser, de gagner du temps et de laisser faire. Les agitations populaires, le dépouillement des nobles, la persécution du clergé, les crises de toutes sortes qui sévissent en France, précipiteront la guerre civile et amèneront l’affaiblissement et la dissolution : ce sera le moment d'intervenir avec profit. En attendant les assurances optimistes de réaction el

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