Mémoire sur la Bastille

186 MÉMOIRES SUR LA BASTILLE

jeu de paume de Versailles, servit de berceau à notre naissante liberté.

Un électeur, M. Thuriot de La Rosièrer, y prouva que nous avions le droit de nous faire ouvrir sur-le-champ les portes de l'Hôtel de ville et d’y tenir nos séances. « Levez-vous, dit-il, marchez, et suivez-moi. »

On le suivoit, lorsqu'un autre électeur s’écria : « Citoyens ! où courez-vous? Le peuple, qui vous aime et vous respecte, le peuple, qui attend avec impatience autour de cette enceinte le résultat de vos délibérations, vous précédera. Indignés des refus qui ont été faits à leurs représentans, quarante mille hommes enfonceront les portes de votre ancien asile et détruiront peut-être le palais de la commune. D'ailleurs, ne voyez-vous pas que la moindre violence, dans de pareilles conjonctures, exposeroit la ville, compromettroit l'Assemblée nationale? La nuit s'approche, ajoutatil; restez donc, restez ici pour .y mürir vos généreux projets, et je vous réponds, sur ma tête, que ce que l’on vous refusoit hier, vous l’obtiendrez demain. »

1. Du district de Saint-Louis de la Culture. Dès le 23 mai, il avait été régulièrement chargé par ses collègues, avec Bancal des Issards et Le Chien dit Raymond, de s’enquérir d’un local convenable aux réunions ultérieures du corps électoral.