Mémoire sur la Bastille

214 MÉMOIRES SUR LA BASTILLE

communes de Bretagne à l’Assemblée nationale!.

Après bien des efforts pour parvenir au pied de la forteresse et s’y faire entendre, ou du moins remarquer, après s’en être éloigné et rapproché à trois reprises différentes, M. de La Vigne, toujours accompagné de ses collègues, fit lecture de son arrêté ; mais ses paroles furent étouffées par le bruit de la mousqueterie, et trois citoyens tombèrent à ses côtés.

Pendant l'intervalle entre cette seconde députation et la troisième, on amena au bureau de police trois invalides que l’on vouloit pendre surle-champ, en forme de représailles, parce qu’ils avoient été saisis les armes à la main auprès de la Bastille, et tirant sur les citoyens. M. du Vey-

1. L'arrêté, dont l'original est entre les mains de M. de La Vigne, est conçu en ces termes :

« Le comité [permanent] de la milice parisienne, considérant qu'il ne doit y avoir à Paris aucune force militaire qui ne soit sous la main de la Ville, charge les députés qu’il adresse à M. le marquis de Launey, commandant de la Bastille, de lui demander s’il est disposé à recevoir dans cette place les troupes de la milice parisienne, qui la garderont de concert avec les troupes qui s’y trouvent actuellement, et qui seront aux ordres de la Ville, » — Signé : DE Fressecres, etc. (Dusaulx.)

J'ai rétabli entre crochets le mot permanent qui est dans le texte authentique, et que Dusaulx omet. La signature de Flesselles est suivie de onze autres : Delavigne, Moreau de Saint-Méry, Legrand de Saint-René, le marquis de La Salle, De Leutres, Boucher, Pérignon, Bancal des Issards, Hion, Chignard, Fauchet.