Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

E 290 à le combat que nous fmes inftruits par les ptifonniers, des forces que les Efpagnols avaient dans Campredon au moment que nous l’avons attaqué avec cinq cents hommes.

C’eft, il faut l'avouer, dans de tellés circonftances qu’on eft bien à portée de juger le falutaire effet que produit la préfence d’un général : s’il fait conferver fon fang-froid, montrer un vifage ferein, cacher toute inquiétude, il double les forces de fa troupe; s'il s’élance le premier à l’ennemi, ileft für que fes freres d'armes le fuivront, & renverferont tous les obftacles.

Ce ne fut que lorfque la colonne fut arrivée, ‘que nous reprimes pofleffion de Campredon, & que nous finimes de chaffer ennemi du château Saint-Antoine, où il s'était refugié. Le 30 prairial au foir, je ne fis entrer dans la ville qu'un bataillon avec moi ; j'ordonnai au commiflaire des guerres & au direéteur des fubfftances de procéder de fuite à Pinventaire des provifions, munitions & armes qu’on y trouverait. Je fus averti que le feu était à une maifon; je le fis éteindre, & je revins bivouaquer avec ma colonne hofs de la ville, en laïflant pour la police de Campredon le bataillon que j'y avais conduit.

$: 163. Dès que le jour parut, je m’établis militatrement autour & dans la ville de Campredon. Je rétablis de fuite notre communication avec Prats de Mollo, & je fis part de nos nouveaux événemens au général Dugommier, en lui annonçant que Jj'ignorais ce qu’étaient devenus la troupe &c le général de divifron que j'avais laiflés à Campredon lors de mon départ pour Ripoll.

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