Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
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que c'étaient des Jacobins qui avaient fol. licié cette nomination, & de bonne foi je voyais alors , & fur-tout d’après ces données, un patriote dans Dumourier, Ce miniftre, reçu dans la fociété avec applaudiffement , monta à la tribune &c fit un difcours, dans lequel il #flura que, dans fes nouvelles foréions, il ne S'écarterait jamais des vrais principes de la li berté. Je crus, comme préfident, devoir lui tépondre à mon tour, ainfi qu’il était d'ufage dans cette fociété. Sans le flagorner , je crus. pouvoir, au nom de la fociété, lui témoigner la fatisfaétion des patriotes au fujet de fes principes & de la place qu’il allait occuper, La majorité de l’aflemblée ne trouva rien de ridicule ni de contre-révolutionnaire dans mes paroles : mais aufli-tôt que j'eus fini, Robeïpierre & Collot d’'Herbois demanderent Ja parole ; ils maccuferent de miniffériel, pour avoir répondu au muniftre, & l’on allait mettre aux voix fi je ferais de fuite chaflé du fauteuil & dela fociété.
Voyant la bizarrerie de cette difcuffion, je me levai avec force ; & je dis à la fociété : « Je » l'avoue, meffieurs , la furprife de voir un mi# niftre patriote, m'a fait oublier que j'étais # jacobin, »# Cette explication termina les débats, & l’on pafla à l’ordre du jour fur ma confpiration miniftérielle ; (*) mais je ne vis pas moins, dans cette aventure, la preuve de la lé.
.C*) Il eft à obferver qu’alors on ne pouvait pas de. vinér ce que ferait Dumourier dans la fuite, & confe. Juemmert ma conduite dans cette féance n'a pu rien oËrir de reprébenfible, |