Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques

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Partout ces deux Promethées vont formant mortels nouveaux ; La Harpe fait les athées

Et Naïigeon fait les dévots.

Pour Naigeon, une défaite, qui n’en était jamais une à ses yeux, loin de l’abattre, l’excitait à de nouveaux combats. Battu dans son adresse à l'assemblée nationale , il reprenait incontinent la lutte dans l'Encyclopédie méthodique , et quand on considère avec quelle confiance en soi , quel orgueil de raison, quel fanatisme de logique, il revient, pour continuer à les célébrer , à les prêcher , au matérialisme , au fatalisme et à l’athéisme , on s'assure qu'il ne se croit pas vaincu, et qu'il reste avec toute sa foi, peut-être mème encore plus affermie et plus déclarée.

Chargé dans cette collection de la partie philosophique, il en profite pour y reproduire, sans détour et sans voile, soit en son nom, soit en celui des auteurs qui abondent dans son sens , sa constante doctrine.

Ainsi, à l'article Collins qu'il traite avec une prédilection toute particulière, il dit : « De loutes les erreurs que les théologiens ont consacrées et introduites dans la morale, une des plus graves et des plus enracinées dans l'esprit du vulgaire ignorant et crédule, c'est certainement le dogme absurde de l’immatérialité et de l'immortalité naturelle de l'âme. »

À l'article Condillac, il dit dans le même sens: « Sien philosophant sur ce principe (la distinction des deux substances) , évidemment contraire à l’expérience et à la raison, l'abbé de Condillac a été sincère avec lui-même; s’il a dit, sil a écrit ce qu'il pensait, il faut avouer que sur ce point il