Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques

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El oraits Or, je puis assurer que pendant tout ce temps.... le hasard n'a pas ramené deux fois dans ces entretiens libres et philosophiques, qui ont fait si souvent les délices de nos promenades champêtres, la question. de l'existence de Dieu. Quoiqu'il regardàt, avec le sage Dumarsais, l'idée de Dieu, quand cette idée est mal comprise, comme une des plus dangereuses qui puissent entrer dans l'esprit; quoique dans l’occasion, il s’en expliquât même très-nettement, je n'ai point vu d'homme à qui il fut plus indifférent qu'on eût sur ce point des opinions contraires ou conformes aux siennes. » — « Lemême abbé de Vauxelles, dit encore Naigeon, appelle le supplément où voyage de Bougainville, une sans-culotterie, une joyeusetéd e philosophe qu'il faut imprimer, afin que le public sache quel a été le véritable instituteur de la sans-culotterie, dont le nom digne de la chose n’a été trouvé qu'après elle ; enfin, c'est dans cette lettre que ce misérable folliculaire a l’impudence de dire que Diderot a appris aux Chaumette et aux Hébert à déclamer contre les trois maîtres du genre humain, le grand ouvrier, les magistrats et les prêtres; » et Naïgeon qui, comme on Je voit, devait écrire ceci postérieurement à 89, et vraisemblablement en 95 ou 98, s’indigne d’une telle imputation, et radoucissant son ton, il en vient même jusqu'à dire : « Jereconnais ces trois maîtres vraiment respectables aux yeux des citoyens, quelles que soient d’ailleurs leurs opinions sur des objets purement spéculatifs; j'environne surtout de mon amour les magistrats, lorsqu'ils sont justes, humains, éclairés, tolérants. » I] ne s'explique pas du reste sur le grand ouvrier et ses ministres, mais il est certain que ce n’est plus là le langage que nous avons