Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques

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que ne s'éteint que dans le sang de ses victimes ; il en connaît toute l'activité et toute la fureur ; mais très-dangereuse, tant qu'on la craint, elle est impuissante quand on la brave, et en parlant des factions religieuses , il cite ces vers de Voltaire :

« Pour peu qu'on les soutienne, on les voit tout oser: «< Pour les anéantir, il les faut mépriser. »

Et il souligne celui-ci :

« Qui conduit des soldats, peut gouverner des prêtres. »

A l'adresse de qui les cite-t-il? on le voit assez, nous sommes en 4802.

Mais il est juste de tenir compte aussi de ces lignes: « Tacite jetant un coup d'œil rapide sur les règnes de Nerva et de Trajan s'écrie dans l'espèce d’enthousiasme qu'’excite en lui le souvenir doux et consolant de ces temps si heureux et si rares : rar temporum felicitate, ubi sentire que velis, et quæ sentias dicere licet, paroles remarquables par le contraste frappant, que le sort des Romains fait, sous ces empereurs, avec l'esclavage qui, dès les premiers moments de l’usurpation de César, pesait déjà sur ces peuples, dont Tacite dit avec raison qu'il ne peut supporter ni une liberté tout entière ni une entière servitude. » Ainsi s'exprime Naigeon en finissant.

Après les mémoires sur Diderot et l'introduction à l'édition de Montaigne, je ne sache pas qu'il ait rien composé de quelque importance en philosophie; que pouvait-il d’ailleurs ajouter à ce qu'il avait déjà produit? Dans le champ de sa