Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques

ne

il voulait qu’elles vinssent se chauffer l'hiver auprès de son feu. II fut lui-même chercher une vieille femme dévote, qui n'avait aucune ressource pour vivre, il l’alimenta jusqu’à sa mort et paya son enterrement à l'église, comme elle aurait pu le désirer. »

Voilà quel était l’homme : voyons maintenant quelle fut l'œuvre. La prose et les vers s’y mêlèrent ; il commenca par son Lucrèce français, sorte de poème ou plutôt de fragments de poème en l'honneur de l’athéisme, et il finit par son Dictionnaire des athées, qui a la même destination. Il faut se former une idée de l’an et de l’autre, afin de savoir jusqu'où peut aller cette espèce de fanatisme et de délire contre Dieu, qui pour mieux se répandre et se vulgariser prend tous les langages, tous les tons, de la poésie descend à la prose, et après avoir eu la prétention de se chanter en vers, s'abaisse en dernier lieu à de petits articles, par ordre alphabétique, dont il n’y aurait plus qu'à sourire, s'ils ne continuaient de témoigner de la même persévérante passion à poursuivre d'insulte et de négation la plus sainte des choses.

De même qu'avec Naigeon, on est fort à l'aise avec Sylvain Maréchal, on n’a rien à lui imposer, on n'a qu'à recueillir de ses propres paroles sa très-explicite profession de foi, on ne saurait être plus clair et plus conséquent dans ses aveux.

Dès le début de son Lucrèce, etsous le titre d’invocation il dit:

éDrenijosetenir, . : RE. . .-— -

«< Dieu fort! Dieu des combats, accepte le cartel « Qu'en champ clos, corps à corps, te propose un mortel.