Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales

10 JUILLET 1810. 287

Il convient qu’il ait avec lui deux ou trois officiers militaires, un secrétaire des commandements et plusieurs personnes d’un certain rang.

J’ai ordonné au ministre de la guerre d’envoyer auprès de lui un colonel du génie intelligent pour recueillir les dépôts et les cartes de la marine et de la guerre et les envoyer à Paris. Il faut aussi recueillir les dépôts et les papiers des relations extérieures, avoir soin qu'on n’en détourne rien et envoyer le tout à Paris. Il ya sur les colonies hollandaises des mémoires qu'il est très-important d’avoir (1).

NAPOLÉON AU PRINCE LEBRUN,

LIEUTENANT GÉNÉRAL DE L'EMPEREUR EN HOLLANDE,

Rambouillet , 10 juillet 1810. — Je viens d’expédier le comte Lauriston, mon aide de camp, à Amsterdam, pour ramener à Paris le grand-duc de Berg.

Arrivé à Amsterdam , il est possible que vous soyez mécontent de quelques ministres : celui de la police notamment me paraît fort mauvais ; vous avez l'autorité nécessaire pour les déplacer et en nommer de meilleurs à leur place. J’ai cru devoir vous donner ce supplément d'instructions, qui est important.

Le premier besoin que vous éprouverez en arrivant à Amsterdam est d’avoir un bon ministre de la police. Avec le secours des Français qui sont dans le pays, il vous sera facile de trouver un homme attaché à notre cause, dont vous pourrez faire un commissaire général de police, en remerciant le ministre de la police actuel et faisant prendre tous ses papiers.

Un autre ministre qui est parfaitement inutile, c’est celui des relations extérieures. Faites faire une circulaire pour rappeler tous les agents à l'extérieur, et faites prendre possession de tous les papiers de ce département.

Je donne ordre au conseiller d'État d'Hauterive de se rendre à

(1) Les différents papiers qui formaient le cabinet du roi furent apportés à Paris et réunis au cabinet de l’empereur. Il résulte de notes écrites sur quelques-uns des dossiers que, ces papiers une fois examinés, on en détruisit un certain nombre par ordre de Napoléon, et, en particulier, toutes les lettres que celui-ci avait adressées à son frire,