Oeuvres diverses

So

culotte Jésus, en contemplant auprès de la statue de la Liberté ces trois braves lurons (1) venus du bout du monde pour rendre hommage à la divinité des hommes libres. J'ai cru voir les trois mages qui visitaient dans son berceau le prétendu fils du charpentier…. Mais ce n’est pas une étoile qui leur a servi de chandelle, c’est le flambeau de la liberté qui les a conduits. Ce n’est pas un Dieu mangeant de la bouillie qu’ils viennent adorer, c’est la divinité éternelle, c’est la Raison. Les bergers et les pastoureaux, en célébrant la naissance du fils de Marie, se réjouissaient de ce qu'il venait de leur naître un nouveau roi. Mais les sans-culottes, au contraire, dans leurs chants de victoire ont annoncé la chute des rois, etc., él... »

On conçoit qu'Hébert, épris d’un tel idéal, ait voué la haine la plus implacable à tout ce qui pouvait l'arrêter dans sa course :

« Ce n’est pas, dit-il, au milieu de la mêlée qu'il faut demander une suspension d'armes; ce n’est pas au parti le plus fort, à celui de la justice et de l’égalité, à céder le champ de bataille à celui du brigandage et de la tyrannie. »

« La raison est aux prises avec le mensonge, le vice avec la vertu, la probité avec le crime. Riches égoïstes, vous avez engagé la danse, eh bien, vous payerez les violons. Le combat est commencé, c’est un combat à mort. Nous allons voir comment vous en sortirez. Braves sans-culottes, plus de faiblesse, plus de pitié pour les lâches qui vous ont abandonnés ou trahis. Saisissez la balle au bond. Si vous ne portez pas le dernier coup à l'aristocratie, vous allez lui voir bientôt encore lever sa tête hideuse. Le combat à mort entre les hommes du peuple et les ennemis du peuple

(1) Hébert parle ici des trois nègres, les héros de la fête,