Oeuvres diverses

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naces ne m’empêcheront pas de dire la vérité, de défendre les droits du peuple et ma République! »

« Oh! quel métier, dit-1l encore, que celui de se faire imprimer tout vivant et de dire pour deux sols tous les matins la vérité à ceux qui ne veulent pas l'entendre! Il n’y a pas de cheval de bät qui souffre autant qu'un pauvre diable qui s’est lui-même im-

osé la tâche de dénoncer les fripons et les traîtres et de dévoiler tous les complots. S'il a de trop bons veux, on veut les lui crever; s’il ne ménage ni Pierre ni Paul dans ses expressions, on trouve bientôt le secret de lui couper la parole, soit en l’amadouant, soit en l’épouvantant. Sur quelle mauvaise herbe avais-je marché, le jour où il me prit fantaisie de quitter mes fourneaux pour me mettre à broyer du noir? Quel démon ennemi de mon repos m'inspira un semblable dessein? Depuis ce temps, j'ai passé ma vie dans des transes continuelles. Plus jai fait de bien, plus on m’a fait de mal. Souvent j'ai passé pour un Jean f.…..…., pour avoir dénoncé les plus grands scélérats. La première fois qu'on m'entendit gueuler ma grande colère aux quatre coins de Paris contre le ministre Jean Farine (Necker), « Est-il possible, s’écrièrent tous les badauds, que l’on ose accuser un aussi grand homme? Celui qui peut ainsi vilipender le vertueux Necker, le digne mentor de notre bon roi, est un incendiaire payé par les aristocrates.… » Lorsque je me débaptisais en voyant tant de viédases agenouillés devant l’écharpe ensanglantée du traître Bailly et tous les courtauds de boutique baiser la botte du général Courbette, je n'étais pas bon à jeter aux chiens... Tous les mouchards étaient à mes trousses, tous les aboyeurs de la liste civile jappaient après moi. Tantôt le juge de paix Bridoison me faisait arrêter pour ma grande colère contre M Veto; un autre jour, un échappé des