Oeuvres diverses

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L'Humanité ‘erut périr. Elle se ranime pourtant après le fiasco de Pan mil. Pour la dixième fois, le Christ est convaincu de mensonge. Les yeux s'ouvrent, le doute fécond lève la tète. De toutes les parties de l'Europe s'élève un long murmure qu’on peut appeler le réveil des intelligences. Le libre examen est né.

De hardis réformateurs apportent la lumière dans le sombre Pandémonium, discutent, enseignent, mettent en question dogmes, canons et mystères. C’en était fait de l'Eglise si, prenant pour sa part le glaive de Pierre et jetant en pâture à ses victimes l’ironique : « Heureux ceux qui pleurent et ceux qui souffrent », elle n’eût anéanti le mouvement trop ignoré des douzième et treizième siècles.

D'abord la calomnie, afin de tourner contre ses adversaires leurs qualités même et leurs vertus. « Ce « sont, disent les homélies papales, des loups qui « prennent la peau de la brebis pour entrer dans la « bergerie ; des anges de scélératesse, des fils de per« yersité travestis en couleuvres séduisantes par le « père du mensonge, ete., ete. » Après la célomnie, la répression : « Tout hérétique est brülé. S'il se repent, « condamné à une prison perpétuelle, ses biens con« fisqués, sa maison rasée et passée au soc de la char« rue; ses fauteurs et adhérents, ceux mêmes qui ne « l’ont pas dénoncé, condamnés comme complices, ses « descendants et parents déclarés inhabiles aux offices « publics jusqu’à la troisième génération. »

Les incapacités modernes, qui accompagnent les condamnations pour athéisme, n’ont pas d’autre source. La société européenne n’a jamais cessé d’être sous le joug de l’Inquisition. Elle y est encore ; mais passons. Avec la calomnie et les supplices, vient l'appel à la cupidité, à la délation, à tous les instincts pervers : Quiconque prend part à la croisade, acquiert le butin fait sur l’hérésie. Ses péchés sont pardonnés, ses dettes

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