Oeuvres diverses

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qu'à victoire définitive. Elle ne peut périr, éllée l’a prouvé à ses bourreaux. Le privilège perd chaque jour du terrain, et l'instant où il disparaîtra, dépend de nous.

Tel n’est pas, je le sais, l’avis de certaines sectes qui côtoient toutes les opinions, comme les chevaliers d'industrie côtoient le code, et qui voudraient renouveler en politique, la morale de l'huître et des plaideurs. La perversité native de ces libéraux, comme ils s'intitulent, les tourne toujours à un moment donné contre le parti populaire, le parti de la sincérité. Leur fausse impartialité n'est pas même du scepticisme. Ils souhaitent bonne nuit à Coligny, le soir de la SaintBarthélemy, du même ton dont ils crient confiance ! au peuple, la veille des journées de Juin.

Je le répète, il n’existe que deux camps entre lesquels se répartit la somme des idées et des forces de Jhumanité. Le passé et l'avenir sont en présence, et quiconque n’est pas pour la Révolution, sera contre elle demain. La nouvelle Sainte des aristocraties, cette liberté qu’encensent avec ostentation la sacristie et la doctrine, n’est qu’une madone postiche. Pour les catholiques, c’est tout simplement le droit de brüler à discrétion leurs adversaires : pour les bourgeois, la licence d'exploiter le peuple.

Qu'ils cessent d’extropier le mot qui n’est pas de leur langue. La liberté digne de ce nom, la liberté égalitaire et fraternelle, nous la fonderons malgré eux par la ruine des castes et l’extirpation des dogmes. Depuis que l'humanité existe, il ya lutte entre la science et la foi, la liberté et l'autorité, l’homme et Dieu.

Deux principes trop souvent souillés par l'intérêt, s’étreignent depuis la naissance des sociétés, et cette lutte, qui est toute l’histoire, ne peut se clore que par la défaite définitive de l'aristocratie et de la religion ; tout atermoiement est un désastre.