Oeuvres diverses, page 224
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— 202 « toires situés à l’est de la frontière et ci-après dé« signés... »
Et ce n’était rien encore que cette clause monstrueuse qui assimilait l'homme au bétail et nous ramenait au moyen âge. [ls donnèrent GINQ miLciaRps de prime aux ravageurs et assassins de nos campagnes, aux voleurs et aux bandits dont la corde devait être la seule récompense, et nos plus belles provinces furent le gage de cet épouyantable marché.
CiNQ mizcraRbs! chers concitoyens, vous mettezvous bien dans l'esprit ce que ces deux vocables représentent ? CINQ MILLIARDS ! c’est pour cinquante ans la ruine et la misère, c’est notre pauvre France roulant sur la pente irrésistible de la décadence jusqu’au fin fond de l’abîme,
Permettez-moi de mettre encore plus vivementsous vos veux cette formule de notre damnation nationale.
Les pièces de cinq francs composant les cinq milliards, juxtaposées à plat les unes à la suite des autres, occuperaient une longueur de 6,250 lieues, soit les trois quarts du tour du globe terrestre.
Empilées les unes sur les autres, elles formeraient une colonne de 2,700 kilomètres. Si cette colonne, ayant sa base à Paris, venait à se renverser dans la direction de Berlin (pût-elle l’écraser !), la partie berlinoise serait à peine le tiers de la colonne, et les pièces iraient jusqu’à Saint-Pétersbourg. Inutile de répéter que depuis l’ère fabuleuse de Jésus-Christ jusqu’à nos jours, il ne s’est pas encore écoulé un milliard de minutes. Jusqu'en 1870, il n’y en avait encore que 994,872,000. — Et voilà ce que, d’un trait de plume, l'honnête M. Thiers vient d’octroyer à ses collaborateurs en destruction républicaine.
Et c’estau moment où Bonaparte et sa bande nous ont sucés jusqu’à la moëlle, où le tiers de la France a été rongé par les hordes germaines, qui se sont abat-