Oeuvres diverses, page 237
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pour une éternité, sauf réparation. Ce roi débonnaire, à l’aide d’un mécanisme, savait saluer la foule et signer les ordonnances présentées par ses ministres. Le Dieu de Jules Simon salue depuis six mille ans et signe toutes les paperasses présentées par ses sophistes, qui n’ont que la peine d'émarger.
M. Jules Simon a écrit quelque part que les principes de la philosophie ne peuvent arriver jusqu'au peuple. Il faut avouer que le bon sens du peuple ferait une prompte justice de ces amplifications de catéchisme ; il leur faut, pour se produire, le demi-jour du salon et de la sacristie 5
Ce qui est encore plus merveilleux que la conception vide, creuse et irrationnelle des déistes, c’est l’arrogance et la fatuité qu’elle leur donne. Il semble que l'affirmation d’une entité hypothétique les dispense non seulement de savoir, de logique et de raison, mais encore de politesse et de convenance, et que leur Dieu les absolve d'avance de toute ruade lancée contre ces maudits incrédules.
M. Jules Simon traite de Ture à More tous les philosophes qui ne croient pas à sa divinité incompréhensible. « Ce sont, dit-il, des cœurs froids, des « esprits vides traitant de chimères les vérités les « mieux établies, répondant par la raillerie à l’enthou« siasme et prenant leur impuissance pour de la force, « ete. » La litanie serait longue. « Le mot de devoir, « dit-il, est nécessairement pour eux synonyme de « contrat et par conséquent de calcul. » Là-dessus, triomphe de M. Simon. « Il arrive, dit-il avec dédain, « qu’on fasse une bonne action, non parce qu'elle est « honnête, mais parce qu'on craint d’être puni en ne « la faisant pas, ou parce qu’on espère être récom« pensé pour l'avoir faite... » Vertueuse indignation de M. Simon. « La vertu qui rapporte n'est plus de la « vertu; se sacrifier aujourd'hui pour gagner demain,