Oeuvres diverses

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munication contre les athées et les impies, cette atta-

ue troubla un peu le parti qui s’était affirmé à la fête de la Raison. A croire le prophète du grand Allah, le fanatisme expirant rendait son dernier soupir, lorsque des stipendiés de Pitt et Cobourg avaient voulu le ressusciter par la persécution. Cet air perfide manque rarement son effet; il fut d'autant plus goûté que Chaumette, par une mesure inopportune, venait de s’aliéner les comités révolutionnaires.

Aussitôt la réaction spiritualiste déborde de toutes parts ; on peut suivre pas à pas ses progrès. Le 28 novembre, Chaumette rapporte son arrêté du 23 sur les prêtres. En vain convoque-t-il les comités révolutionnaires à la Commune pour le 4 décembre au soir. Dans la matinée du 4, Billaud-Varenne fait défendre par la Convention à toute autorité de convoquer les comités, à peine de dix ans de fers. Le 6, Robespierre, sous prétexte de liberté des cultes, fait triompher les religions révélées. Le 7, Hébert, aux Cordeliers, est obligé de déclarer qu’il n’a point pris part aux tentatives de Chaumette contre les comités; le 11, sous le coup de l’épuration des Jacobins, il déclare n'être point athée, puisque la liberté était son dieu : — un déisme passablement moqueur, comme on voit. Enfin, le 12, Clootz, naguère président des Jacobins, en est expulsé sur un signe de Robespierre. La Société, aussi parfaitement dressée que celle des jésuites, fonctionnait avec toute la passivité désirable.

Entre ces dates se débat la cerise suprême de la Révolution. Mais que ressort il de ces lamentables péripéties? C’est que tout ce monde hébertiste, jeune, imprévoyant, habitué à parler et à combattre en plein soleil, à nommer les hommes et les choses par leur nom, était incapable de lutter contre le pieux machiavélisme des mystiques. Il y eut défaut d'union et d’ensemble, manque complet d'organisation, débâcle, tant