Oeuvres diverses

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de Servet. Le jugement qui les condamne est un jugement dogmatique pour cause de religion. On reproche à Chaumette son arrêté contre les prostituées qui servaient de garantie aux honnêtes femmes ; à Clootz, sa République universelle, l’antithèse du Chine jacobin ; à Hébert, sa vie infime et accidentée, le lanns orossier de sa feuille ; à tous enfin, d’avoir reçu des guinées pour déifier la raison et prêcher l’athéisme.

C est déjà le thème moderne : la famille, la morale et la religion. Fouquier-Tinville et Dumas, comme Saint-Just et son maître, sont les précurseurs directs des Jean de Broë, des Marchangy et des JacquinotPampelune. Rien n’y manque, pas même l’insulte aux vaincus. On mêle artistement au procès les festins de Koch destinés à faire ressortir la frugalité des purs ; et la diplomatie robespierriste triomphe dans l'accusation de vol, cet accompagnement obligé des procès politiques, machine odieuse employée déjà contre Brissot;, puis contre Jacques Roux, et qui frappera bientôt Danton. Le tribunal se déclare suffisamment éclairé après un simulacre d’interrogatoire, et Coffinhal se vante d’avoir falsifié le compte rendu des débats.

Ils surent mourir. Déchiré par l’âäcre parole de Robespierre, mordu au cœur et brisé dans ses pensers les plus chers, calomnié et assassiné par cette patrie d’adoption à laquelle il s'était donné tout entier, Clootz ne pousse pas un cri, pas une plainte : « France, guéris« toi des individus, » murmure sa lèvre sereine.

Et devant le tribunal révolutionnaire : « Il serait « singulier qu'un homme brülable à Rome, pendable « à Berlin et rouable à Vienne füt guillotiné à Paris. »

« Toute défense est inutile, dit Rond à ses com« pagnons, ceci est un procès politique. Vous avez « parlé quand il fallait agir; il faut mourir. Tôt ou « tard les instruments des révolutions sont brisés, mais « le peuple nous vengera. »

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