Oeuvres diverses

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verains ont pleuré Robespierre, Napoléon lui trouvait de la suite; et son coup d'Etat de germinal, ses velléités religieuses, lui recruteront longtemps encore des admirateurs et des dévots. Mais des athées! des hommes qui ne voulurent plus d'autre Dieu que l'humanité et qui se sont laissé prendre! L'histoire maudit, se signe et passe.

Ecoutons cependant les aveux échappés à quelques adversaires : « Ces monstres étaient doux, sensibles, humains, doués des vertus domestiques. »

M. Lairtullier, l’auteur, peu subversif, des Zommes célèbres de la Révolution, dit : « Hébert, que l’on se « représente comme un croquemitaine, était un fort « bel homme, d’une figure ouverte, enjoufe et bien« veillante. Sous le masque rébarbatif qu’il avait adopté, « il cachait l'extérieur le plus agréable et les manières « les plus élégantes. Chez lui se réunissait une société « toute épicurienne, à laquelle présidait une des fem« mes les plus spirituelles du temps, Marie Goupil, ex« religieuse du couvent de la Conception-Saint-Honoré, « devenue sa femme. »

Desgenettes, chirurgien en chef de l’armée d'Orient, nous a laissé de cet intérieur un tableau plein de charmes. Compatriote et ami d'Hébert, qu'il avait aidé dans le malheur, il le retrouva, pendant un de ses séjours à Paris, à la tête de la Commune. Hébert, plein de joie et de reconnaissance, n’eut de repos qu'après avoir emmené chez lui son ancien camarade. Desgenettes entra dans un appartement propre et de bon goût, décoré de gravures de maître. La citoyenne Hébert vaquait aux apprèêts du dîner. Cette femme, éminemment distinguée et patriote ardente, avait conservé un fonds de mysticisme dont son mari la plaisantait tendrement. Bien longtemps après, Desgenettes semble avoir gardé de cette soirée le plus agréable souvenir. Il