Oeuvres diverses

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raconte les conversations d'Hébert au sujet de son journal le Père Duchesne, les motifs qui lui avaient fait adopter ce style faubourien, source de tant de préventions et de elameurs. Esprit brillant, écrivain de verve, Hébert n'avait pas rougi de se faire l'interprète de la Révolution auprès du peuple, muré dans son ignorance et méprisé des hauts philanthropes. Ge n'est pas au seul Desgenettes qu’il a donné ces explications. Arrêté par ordre du juge Buob pour outrages à Madame Veto, il déclare qu’en rédigeant sa feuille dans ce langage au gros sel, il a voulu se mettre à la portée des classes peu instruites, incapables de comprendre la langue politique des salons et des assemblées.

Ajoutons qu'il avait parfaitement réussi, et que son Père Duchesne a été le journal le plus influent du Paris plébéien.

Si nous jetons un coup d'œil sur les personnages de second ordre du parti hébertiste, le premier qui se présente à nous est le général de l’armée révolutionnaire, Ronsin, l’homme le mieux trempé peut-être qu'ait produit la Révolution. Disons d’abord que ce fougueux champion du club des Cordeliers a laissé des œuvres pleines de sentiment et de cœur.

Dévoué avec énergie aux idées nouvelles, résolu à ne garder aucune mesure avec le fanatisme religieux, Ronsin voulait soumettre la Vendée à la France, et non subordonner la France à la Vendée. Aussi les mêmes voix qui criaient : « Pitt et Cobourg » sur Hébert ct Clootz, Paccustrent-elles de trahison ainsi que Rossignol. à

Cette guerre de Vendée, comme tout ce qui se rapporte aux Hébertistes, a été indignement défigurée.

‘ Il y avait en présence, dans l’armée républicaine, d’un côté, l'aristocratie des grades, la morgue militaire, le dogme de la soumission aveugle et de la force réglée, les ci-devant Canclaux et Dubayet ; de l’autre, les prin-