Oeuvres diverses

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eipes et les instincts égalitaires, la foi enthousiaste, le pas donné à l'énergie du patriote sur la routine du tacticien, les sans-culottes Ronsin et Rossignol. À ces éléments de lutte joignez le pieux républicanisme de Phélippeaux, ct un choc sera inévitable. On vit bien tout d’abord qui mettait l'intérêt général au-dessus des considérations personnelles.

Deux plans de campagne étaient proposés : le premier, celui de Ronsin, utilisait la levée en masse proclamée au son du tocsin dans six départements, et marchait droit aux Vendéens, pour les acculer à la mer; il avait pour lui la majorité des généraux. L'autre, le plan stratégique de Grouchy et de Phélippeaux, trop militaire, trop compliqué pour des foules ardentes, disséminait les troupes dans un but de mouvement concentrique, et les exposait à être battues séparément.

Rossignol en fait l’objection, et, pour mettre à l'aise l'amour-propre des états-majors bourgeois, propose à Canclaux de lui céder le commandement, s'il veut entrer én campagne par Saumur. Canclaux refuse, et Rossignol déclare faire à son collègue le sacrifice de son opinion.

Bientôt les prévisions funestes du parti de Saumur se réalisent : Kléber, mal soutenu de Beysser, est battu à Torfou, tandis qu'une terreur panique entraine les volontaires de Rossignol à Coron.

Rien jusqu'ici que de très naturel. Malheureusement, Phélippeaux s’était fait fort, si l’on adoptait son plan, de terminer la guerre en un mois. Il trouva commode de rejeter cet insuccès sur des adversaires théologiques. Un mouvement rétrograde de Chalbos, résultat d’un malentendu, et presque aussitôt réparé, puisque Chalbos se trouvait en ligne avant Canelaux, qui le reliait à Kléber, devient la base des imaginations les plus inouïes; et, bien que Kléber n’attribue sa défaite qu'à la désobéissance de Beysser, Phélippeaux