Orateurs et tribuns 1789-1794

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pression. Plus logique encore, Gorsas se fait adjuger, comme dépouilles opimes, les presses de l’Amz du Roi.

Pendant les massacres de septembre 1792, Jeur circonspection est extrême et mériterait peut-être un autre nom : c'est le 3 septembre seulement que Roland se décide à proférer un mot, et quel mot! « Hier fut un jour sur lequel il faut peut-être jeter un voile. Je sais que le peuple, terrible dans sa vengeance, y porte encore une sorte de justice... Je n'ai point inconsidérément blâmé un terrible et premier mouvement, écrit-l dans une proclamation, j'ai cru qu'il fallait éviler sa continuité. » Le 3 septembre, Roland avait un grand diner où nalurellement on parle de la chose. « C'est une mesure indispensable, » s’écrie l’un des convives, Anacharsis Clootz, que madame Roland laisse pérorer tout à son aise. — Gensonné fait rendre un décret qui prescrit à la municipalité d’assurer le respect des personnes et des propriétés : le décret reste lettre morte pendant trois jours. Plus tard, les Girondins s’élèveront contre les massacres de Septembre : plus tard, mus par l'horreur du forfait, je le veux bien, mais aussi pour perdre leurs rivaux, se relever de leur défaite morale, lorsqu'ils s’apercevront que la Commune veut à leur tour les septembriser. Je ne vois là qu'une insurrection légitime, dira le 22 septembre Vergniaud, ce même Vergniaud qui parlera un jour contre la mort de Louis XVI et qui le lendemain votera