Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA GIRONDE. 169

ce forfait? (La mort pour des rubans!) Et n’ont-ils pas les premiers brisé le talisman de l'inviolabilité en envoyant Marat au tribunal révolutionnaire? Par le mot responsabilité, Buzot déclare qu'il entend la mort, Barbaroux demande que tout individu qui désespérera du salut de la République, soit puni de mort, Isnard, qu'on coupe la partie gangrenéc pour sauver le reste du corps, Fonfrède, qu'on abolisse la peine de mort, excepté en matiere politique.

Sont-ils tombés sans peur et sans reproche ? Sont-ils de ceux que leur défaite grandit ? Ascendit cadendo ? Oui et non. Oui pour quelques-uns, non pour d’autres. Qui, Guadet, Valazé, Camboulas, Doulcet déploient le 31 mai une courageuse énergie, mais Rabaut-SaintÉtienne, rapporteur de la commission des douze, conclut à sa révocation, abandonnant ainsi le poste dont on lui avait confié la garde, jetant les armes sur le champ de bataille; mais Vergniaud ne se contente pas de réfuter Guadet qui a parlé d’une insurrection, il déclare que Paris est calme, et, à la stupéfaction de: sections elles-mêmes, fait décréter que celles-ci ont bien mérité de la patrie, au moment où elles demandaient sa tête et celle de ses collègues.

Que dire des Girondins qui, ayant réussi à s'échapper, essayent d'organiser à Caen la résistance des départemen{s? Ils font des discours, des brochures, des vers. Oui, des vers, et pour mieux charmer ses soucis, Barbaroux a emmené trois femmes, parmi lesquelles Zélia,

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