Portalis : sa vie, et ses oeuvres
AVOCAT 17
Une satisfaction plus grande était réservée à Portalis. La cause qu’il avait si bien défendue était moralement gagnée, et ceux qui eurent encore à combattre pour elle, Catelan au Parlement de Toulouse, Target au Parlement de Paris, La Fayette et l'évêque de Langres devant l’Assemblée des Notables, s’inspirèrent tour à tour des paroles de Portalis, jusqu'au jour où Malesherbes les rappela dans le préambule de Pédit de 1787, qui rendit enfin justice aux protestants.
Après la chute de Choiseul, Portalis se consacra exclusivement à sa profession d'avocat, et nous ne retrouvons sa trace que dans des discussions juridiques d’un intérêt secondaire. Une seule, par la célébrité historique des parties, mérite d’être mentionnée : Portalis fut l'avocat du comte de La Blache contre Beaumarchais, lorsqu’après huit années de procédure et de débats scandaleux, le procès relatif au règlement de comptes du banquier Paris-Duverney fut porté devant le Parlement de Provence. L'opinion publique, habilement excitée par les Mémoires de Beaumarchais, avait fait de cette contestation purement civile une question politique et dicté d’avance l’arrêt de la cour d'Aix. Le comte de la Blache fut condamné, et, comme on l’a dit avec esprit, Portalis « ne put que perdre honora» blement sa cause *. »
La même année (1778), malgré sa jeunesse, il fut
» l'édit de Nante (sic), bernée. » — Le manuscrit de Portalis, » ainsi annolé, est demeuré au pouvoir de sa famille. » (Notice de M. Boullée sur Portalis, pages 9 et 10.)
1. Notice de M. Aubépin, page 9.